Le palais de la Reine, ou « Rova » est un lieu historique incontournable à visiter lors de votre séjour à Antananarivo, capitale de Madagascar.
Situé sur le point culminant de Tana, le palais vous offre de par sa situation une vue exceptionnelle sur la ville.
Jours et heures d’ouvertures :
Distance : A 20 minutes à pieds de l'hôtel Niaouly (Très belle promenade)
Le palais de la reine se trouve dans le quartier d’Andafiavaratra, à proximité du quartier d’Andohalo.
il faut compter 20 minutes à pieds à partir de l’hôtel Niaouly et 5 minutes en taxi.
Sur la route vous menant au palis, vous découvrirez le musée de la photographie, la cathédrale d’Andohalo, palais de justice, palais du premier ministre ...
Le roi Andrianjaka (1610-1630) a fondé le Rova d’Antananarivo, vaste plate-forme, au sommet de la colline la plus haute de la ville. Les souverains merina y ont édifié, l’un après l’autre, un ou plusieurs bâtiments afin d’affirmer leur légitimité.
Suivant la volonté et la recommandation d’Andrianampoinimerina, Ramavo succède à son époux Radama I, décédé le 27 juillet 1828. Elle monte sur le trône sous le nom de Ranavalona Ier à l’age de quarante ans.
Le règne de Ranavalona I, malgré sa fermeture aux contacts extérieurs, correspond essentiellement à une période de développement technique de l’architecture royale.
Ranavalona I (1828-1861) veut que le palais qu’elle se doit de construire soit à l’endroit même de la case (déjà détruite et reconstruite à Ambohimanga) qu’Andrianampoinimerina, autrefois, a fait édifier sous le nom de Manjakamiadana (qui règne en paix) ou Felanambola (les mains d’argent).
En 1839, Ranavalona I ordonne à Rainiharo, commandant en chef, de réunir les bois et les matériaux nécessaires à la construction de l’immense palais de bois que Jean Laborde, un Français qui a su gagner la confiance de la reine, va édifier dans l’enceinte royale.
Pensant que la perpétuation du nom réaffirme symboliquement l’autorité royale, la reine décide d’appeler son palais Manjakamiadana.
Bénéficiant des ouvriers formés par le charpentier français Gros et par James Cameron, Jean Laborde perfectionne le type d’architecture introduit à l’époque de Radama I. Il introduit l’idée de la monumentalité (le faste et la démesure, notions européennes) qu’il estime être nécessaire à l’affirmation de l’autorité royale.
L’édification de Manjakamiadana débute en 1839 et finit en 1841 grâce au système de la corvée (la corvée étant considérée comme un service cultuel et une contrainte difficilement supportable). La peine et les privations coûtent la vie à des milliers d’hommes pendant la construction ; le chiffre est variable selon les narrateurs.
Ne recevant ni salaire ni nourriture, une véritable armée de travailleurs (recrutés dans tous les quartiers d’Antananarivo, de ses environs et des six provinces) est levée pour la réalisation de ce vaste projet, sans compter plusieurs milliers de soldats essentiellement mobilisés pour le transport des différents matériaux. Les militaires font partie de la classe des corvéables au même titre que les civils (borizano).
Le début de la construction obéit aux règles des prémices. Le choix du jour favorable est déterminé par le mpanandro (astrologue). L’axe Nord-Est, traditionnel et sacré, est respecté pour l’orientation du nouvel édifice.
Conformément au rite royal, le poteau de l’angle Nord-Est, partant de la base du palais jusqu’au faîte de son toit, doit être élevé en premier. Il va constituer l’ossature principale du palais.
Pour ce faire, les corvéables sont envoyés chercher un énorme et long tronc d’arbre dans la forêt de Zafimamy à Antsahambavy-Andranoavo. Le nom donné à cet arbre (mesurant 43 m de haut) est Ivolamahitsy (c’est vraiment de l’argent). Malgré tout l’effort déployé, le tronc n’arrive à destination qu’après plus de deux mois. Deux talismans le suivent pour le sanctifier et le rendre plus léger. Près de deux mille orteurs meurent en route, succombant sous la charge.La pointe est décorée de perles, d’anneaux d’argent et de drapeaux blancs.
Une fois arrivé, Ivolamahitsy est dressé en pilier central démarquant le coin des ancêtres. Une dure lutte s’engage pour son érection qui va durer douze heures. Ifaralahindrafatra, charpentier expert et homme de confiance, juché sur le tronc, commande les opérations avec un drapeau blanc ; et au sol, Isoamanana surveille la manœuvre.
Les ardoises destinées à la couverture du toit du palais sont transportées des mois durant, depuis le pays betsileo, à quelque deux cents kilomètres de la capitale royale.
Durant le règne de Ranavalona I, le bois demeure le seul matériau autorisé dans la construction des murs en ville ; ceux en pierre, briques crues, sont fady (tabous) et contraires aux sampy ou talismans de la souveraine. La pierre est seulement utilisée dans les soubassements des constructions et pour les tombeaux.
Par respect pour les habitudes culturelles et traditionnelles liées à l’utilisation du bois, Jean Laborde utilise le bois malgré sa rareté. En effet, l’utilisation excessive du bois combustible, la construction des maisons, la nécessité de clairsemer la forêt pour lutter contre les ennemis qui peuvent s’y dissimuler contribuent à l’épuisement de la forêt à Antananarivo à l’époque. Cette désertification est aussi voulue pour assurer la salubrité de la région en combattant contre la fièvre malgache.
Du bois d’ébène et du bois de vandrika, bois très dur d’un jaune clair, sont sélectionnés pour former le parquet du rez-de-chaussée et des étages.
Des troncs d’arbre éparpillés partout jonchent le sol d’Andohalo avant d’être équarris avec une grande scie. C’est ce qui a fait dire « Sec comme la grande scie d’Andohalo » puisqu’on ne la graisse pas, ce qui n’empêche pas le tronc de mousser. Des Tsierondahy coupent les troncs.
Manjakamiadana est construit avec de beaux troncs d’arbres de qualité. Les colonnes qui soutiennent les vérandas sont toutes mesurées par brassée avant d’être recouvertes de jolies planches travaillées.
Le palais reste très attaché à la construction traditionnelle. L’organisation autour du pilier central, la présence de la grande salle unique incluse dans un bâtiment rectangulaire orienté Nord-Est, le respect du caractère sacré de l’Est, confirment la persistance de la coutume elle-même puissamment évoquée par le symbolisme de l’aigle (voromahery, une espèce de faucon malgache) déployant ses ailes et du coyau. Jean Laborde a fait venir de la France cet aigle placé sur Manjakamiadana. Des cérémonies d’exorcisme ont eu lieu lors de l’arrivée de cet emblème pour lui donner droit de cité.
Ranavalona II (1868-1883), nièce de Ranavalona I, succède à la défunte reine Rasoherina. La nouvelle souveraine, convertie au protestantisme, décide de faire construire un temple de pierre en l’enceinte du Rova. Mais pour cela il lui faut lever l’interdit sur l’habitat.
La décision royale permet l’utilisation de la pierre dans les constructions civiles ainsi que dans les constructions des édifices religieux. Désormais, les vivants ont droit à la pierre jusque-là réservée aux morts et au sacré.
Le règne de Ranavalona II correspond à une période de développement technique : le passage du bois à la pierre. La ville d’Antananarivo est ainsi transformée. C’est la rupture avec la tradition.
La désertification progressive de l’Imerina, les incendies devenus fréquents dans cette ville en bois favorisent l’avènement de la pierre.
Suivant la coutume des ancêtres, Ranavalona II manifeste le désir de construire un nouveau palais. Mais constatant que Manjakamiadana s’est détérioré et se trouve en mauvais état, la reine abandonne ce projet au profit de la réfection en pierre du palais de bois. La violence de la saison des pluies en Imerina, l’emploi du varongy (bois relativement fragile) pour les colonnes des vérandas pourraient expliquer sa dégradation rapide.
En 1869, la reine prend la parole devant le peuple pour le préparer à ce grand travail qui va bientôt commencer. Rainitrimo, 13 honneurs, tient le plan. Le chantier est confié à James Cameron, architecte-missionnaire anglais.
Selon la tradition, le recouvrement de pierre doit débuter par l’angle Nord-Est. Les fondations sont faites du mélange de granit et des graviers, ce qui constitue une base très solide. Les colonnes qui soutiennent les vérandas, il y en a des pourries, sont démontées pour être remplacées par des colonnes de pierres.
L’utilisation de la pierre entraîne la diminution de la largeur des travées. La verticalité s’affirme malgré la présence des bardeaux sculptés et de la balustrade qui dissimule l’actuel coyau. Les tours qui dépassent d’un niveau les façades contribuent à accentuer l’effet d’aplomb transmis par l’édifice. La fonction de ces éléments d’angle est mise en évidence par leur chaînage. James Cameron dispose des tirants de bois à l’intérieur des tours pour les équilibrer durant les travaux. Les pierres nécessaires à la construction des façades et des tours sont soulevées grâce à des palans.
Ces travaux gigantesques se réalisent grâce au dur labeur des corvéables.
La construction décidée, le peuple reçoit en avis l’ordre de fournir à la reine Ranavalona II au plus tôt 65000 pierres; 35000 autres doivent être apportées pour la construction du temple. C’est donc en tout 100000 pierres de taille que le peuple est condamné à porter à Antananarivo.
Le granit qui provient d’Ambatomaro, Malakialina, et d’Ambohipotsy est utilisé. Ces lieux sont relativement peu éloignés du Rova mais les chemins, impraticables, rendent la tâche dure aux corvéables. Les blocs sont tirés par des milliers de bras sans le secours des charrettes ni des zébus.
Plus pénible encore est le labeur de ceux qui sont chargés d’apporter depuis le Betsileo la chaux et les ardoises nécessaires aux travaux.
Si les grands décident que les pierres ne sont pas dignes du palais, elles sont rejetées comme impropres au nouveau monument et les pauvres gens qui les ont apportées sont obligés d’en chercher d’autres.
Malgré le souhait de James Cameron de préserver l’aspect général du palais de bois, l’allure initiale du palais est considérablement modifiée.
Les éléments de l’architecture classique, en vogue dans le 19e siècle européen, sont présents dans ce palais dont le style pourrait évoquer celui des palais italiens du 16e siècle pour la superposition des ordres et des arcades, la massivité relative du premier niveau. Aux niveaux supérieurs, la façade du palais s’allège grâce aux arcades à l’épaisseur réduite des piliers qui supportent socles et demi-colonnes. Le rôle des colonnes et des chapiteaux est essentiellement esthétique, il permet d’atténuer la sévérité de la façade. Seul le toit traditionnel pointu rappelle le palais de bois.
L’introduction révolutionnaire de ces éléments dans le Rova permet au Manjakamiadana de jouer le rôle de catalyseur ; les tours, les colonnes de pierre, les chapiteaux deviennent à la mode dans l’architecture domestique.
Le temple d’Ampamarinana se termine en 1874 alors que les tours du Manjakamiadana ne sont pas encore achevées. Les travaux traînent beaucoup. Ainsi, le gouvernement décide de lever des impôts pour payer les ouvriers.
La masse imposante du Manjakamiadana de pierre, cet édifice monumental, domine le Rova et l’ensemble de la ville ; évoque et perpétue le souvenir des souverains merina ; impressionne les visiteurs.
Le travail de la pierre atteint son degré le plus élevé dans l’œuvre de James Cameron qui a su allier harmonie et efficacité.
En 1895, des canons français bombardent le Rova d’Antananarivo. Un obus touche la façade du Manjakamiadana.
La France détrône la reine malgache Ranavalona III et la fait partir en exil. Le Rova se vide de ses illustres occupants pour se trouver à la disposition des colonisateurs. Dès mars1897, le Général Gallieni en fait un musée qu’il ouvre au public.
L’école le Myre de Vilers s’installe au rez-de-chaussée du Manjakamiadana, l’ancienne salle du Trône, avant de faire place à un musée d’histoire naturelle groupant des collections de l’Académie malgache (collection de magnifiques spécimens naturalisés de reptiles, de poissons, d’oiseaux, d’insectes,… ; collection de roches, de minéraux et de coquillages fossiles).
Jully Anthony, architecte de la Résidence – nommé conservateur du nouveau musée, aménage en premier la salle du premier étage. C’est une immense pièce à plafond très élevé d’une superficie de 360 mères carrés. Il y regroupe les souvenirs laissés par les souverains merina : mobilier, costumes, lamba, filanjana, étendards, etc….En 1957, sur l’initiative de Raharimihaja Razafy-Andriamihaingo Suzanne nommée conservateur du musée du palais de la reine depuis mai 1946, une nouvelle présentation de cette salle voit le jour (vitrines, mannequins et panneaux…).
En 1928, la salle des beaux-arts ou salle « Louis du Moulin » (nom de son créateur) est ouverte au deuxième étage. Elle contient des toiles d’artistes français, des œuvres des boursiers de Madagascar et des reproductions des chefs d’œuvre de la peinture française. Au même niveau, une pièce plus petite est attribuée aux peintres malgaches.
Au petit matin du 16 octobre 1958, lors de la reconnaissance officielle de la République Malgache, le drapeau français et le nouveau drapeau malgache sont hissés côte à côte sur le seul et unique mât du Manjakamiadana (portant l’emblème royal à l’époque) afin de symboliser par cette union l’entrée de Madagascar au sein de la Communauté française.
En 1986, le palais doit être fermé officiellement au public pour plusieurs mois. L’énorme pilier central s’avère mouvant et pose des problèmes sérieux. D’importants désordres, notamment un affaissement de la façade Ouest et des travaux de réparation intéressant les fondations mêmes du grand édifice justifient aussi cette fermeture.
Dans la nuit du Samedi 6 novembre 1995, un incendie, considéré comme un accident, détruit totalement le Rova d’Antananarivo. Les flammes ne laissent que des décombres de pierres.
Peu de temps après la fâcheuse catastrophe, le Gouvernement Malgache sous le régime du Président Ratsiraka Didier crée et confie la Direction Nationale des Opérations Rova (DNOR) à quatre experts issus du Ministère de la Culture. Ces derniers ont la responsabilité de mettre des plans pour la reconstruction du Rova sur pied. L’UNESCO, l’Agence Française de Développement, le peuple malgache versent de grosses sommes dans la restauration du patrimoine détruit par le feu.
Mais c’est seulement en janvier 2006 que les travaux de réhabilitation de Manjakamiadana commencent vraiment. Le Comité National du Patrimoine (CNP), instauré par le Président Ravalomanana Marc, s’en occupe. 230 ouvriers exécutent les deux premières phases (modernisation des fondations de l’édifice et reconstruction des murs extérieurs) jusqu’en 2009. Les dépenses sont estimées à plus de six millions d’euros. Les deux dernières phases, évaluées à peu près de quatre millions d’euros, sont entamées au début de l’année 2011 (reconstruction de l’intérieur du palais et rénovation du musée au rez-de-chaussée)
En 2009, la HAT (Haute Autorité de l’Etat) dirigée par le Président Rajoelina Andry décide de continuer les travaux inachevés. Les dons provenant des citoyens malgaches et l’investissement de l’Etat combinés en vont permettre la réalisation. Les membres du Comité National du Patrimoine sont remplacés, le 7 mars 2011, par des nouvelles têtes de la transition.
Beaucoup reste encore à faire dans le temps présent.
Le Rova d’Antananarivo, qui demeure un symbole, ne l’est pas exclusivement de l’histoire de l’Imerina ; c’est aussi le patrimoine national de l’île entière, quintessence du génie malgache.
Manjakamiadana, véritable document historique est un patrimoine mondial pour sa beauté et son prestige. Aucun bâtiment, à l’exception du palais du premier ministre à Andafiavaratra, ne l’égale en proportion.
La colline royale d'Ambohimanga se compose d'une cité royale, d'un site funéraire royal et d'un ensemble de lieux sacrés. Associée à un fort sentiment d'identité nationale, elle conserve son atmosphère de spiritualité et son caractère sacré, dans la pratique et dans l'esprit de la population, depuis quelque 500 ans. Elle demeure un lieu de culte et de pèlerinage que l'on vient visiter de Madagascar et d'ailleurs.
Le Rova d'Ambohimanga étant situé à un peu plus de 20Km du centre ville d'Antananarivo, nous vous recommandons de louer une voiture avec chauffeur pour vous y rendre.
La colline royale d’Ambohimanga constitue un témoignage exceptionnel de la civilisation qui s’est développée sur les Hautes terres centrales malgaches du XVe au XIXe siècle, et des traditions culturelles et spirituelles, le culte des Rois et des Ancêtres, qui y sont étroitement associées. La colline royale d’Ambohimanga est le berceau du royaume et de la dynastie qui a fait de Madagascar un État moderne et internationalement reconnu dès 1817. Elle est associée à des valeurs identitaires et émotionnelles très fortes relevant du caractère sacré du site à travers ses tombeaux royaux vénérés, ses nombreux lieux de culte (fontaine, bassins et bois sacrés, pierres de sacrifice), et ses arbres royaux à allure majestueuse.
Capitale religieuse et ville sainte du royaume de Madagascar au XIXe siècle, la colline royale était le lieu d’enterrement de ses souverains. Le site recèle des preuves archéologiques claires de l’ancien exercice du pouvoir et de la justice. Il est encore aujourd’hui au cœur des pratiques religieuses de beaucoup de malgaches et constitue une mémoire vivante de la religion traditionnelle.
La colline royale d’Ambohimanga se compose d’un système de fortifications constitué d’une série de fossés et de 14 portails de pierre fortifiés, d’une cité royale composée d’un ensemble bâti cohérent délimité par un enclos royal et associant une place publique (le Fidasiana), des arbres royaux, une place de justice, d’autres lieux de culte naturels ou bâtis, d’un ensemble de lieux sacrés ainsi que de terrains de culture. La cité royale proprement dite comprend deux palais et un petit pavillon, une fosse à bœuf, deux bassins sacrés et quatre tombeaux royaux. En outre, le bien désigné abrite les vestiges d’une forêt primaire conservant de nombreuses espèces végétales endémiques et de plantes médicinales.
La colline royale d’Ambohimanga constitue un exemple éminent d’ensemble architectural (le Rova) et de paysage culturel associatif (bois, fontaine et étang sacrés) illustrant des périodes significatives de l’histoire humaine du XVIe au XIXe siècle dans les îles de l’Océan Indien. La position particulièrement élevée du Rova traduit l’importance politique du site et lui confère une place très significative parmi les ensembles fortifiés de l’Imerina (région d’Antananarivo). De par sa position géographique, la colline royale d’Ambohimanga offre une vue circulaire déterminante pour le choix stratégique d’une résidence défensive. Ainsi, Ambohimanga témoigne d’un pouvoir royal puissant, d’un centre décisionnel devant par la suite faire modèle. L’indéniable architecture de style traditionnel malgache et européen de la cité royale témoigne des diverses étapes politiques de l’histoire de Madagascar.
Le paysage de la colline royale d’Ambohimanga est associé à des évènements historiques importants (lieu de l’unification malgache), ainsi qu’à des traditions et croyances toujours vivantes et ayant une Valeur universelle exceptionnelle (culte des Ancêtres). Le caractère éminemment sacré du lieu et de ses composantes justifie le respect et la vénération que les malgaches lui vouent depuis des siècles. Le site constitue un témoignage remarquable de la culture austronésienne (Indonésie) à travers le culte des Ancêtres et les pratiques agricoles, notamment la riziculture irriguée et en gradin d’une part et, d’autre part, de la culture africaine (Afrique Orientale et australe) à travers le culte de la personne royale. Les malgaches attribuent une importance capitale et vouent un respect absolu à la colline royale d’Ambohimanga qu’ils fréquentent pour s’imprégner de l’esprit des lieux, se ressourcer et demander bénédiction et protection pour tout ce qu’ils entreprennent dans la vie. C’est aussi un lieu de culte et de pèlerinage pour eux ainsi que pour de nombreux étrangers, et ce depuis des siècles.
Intégrité
La colline royale d’Ambohimanga a préservé son intégrité visuelle. Le site est en bon état physique, la végétation recouvre de façon continue les pentes de la colline malgré l’envahissement de certaines espèces exotiques ou locales (bambusa, lantana, pinus). La forêt de la colline constitue l’élément résiduel le plus important de la forêt primaire à feuilles caduques qui recouvrait auparavant l’intérieur de Madagascar. Cette forêt comprend des espèces endémiques, des espèces ligneuses, des espèces herbacées et des plantes médicinales. L’abondance du « zahana » (phyllarthron madagascariensis) et des plantes médicinales constitue le caractère particulier de la forêt d’Ambohimanga. Par ailleurs, la forêt a gardé son pouvoir de régénération et les cycles biogéochimiques, en particulier celui de l’eau, continuent d’être actifs, assurant à la fontaine et à l’étang sacré leur continuité d’usage.
Authenticité
La disposition au sommet de la colline de l’enclos royal avec ses bâtiments est conforme à la tradition de l’Imerina (région d’Antananarivo), en particulier, et de Madagascar, en général. Le caractère sacré du site se manifeste dans les pèlerinages et les sacrifices dont il est témoin. Les différents éléments qui le composent sont représentatifs des savoir faire et des croyances traditionnels : les habitations des vivants sont en bois et en végétaux (matériaux vivants), tandis que les demeures des morts sont en pierre (matériaux froid et inerte). Les matériaux utilisés respectent les traditions constructives de leur époque. Les travaux de restauration entrepris depuis 1996 utilisent les matériaux et les techniques de construction basés sur le savoir faire traditionnel malgache et respectent la vision cosmologique du lieu pour en préserver l’authenticité. Par ailleurs, les cases saintes en bois, symbole des tombeaux royaux démolis par les autorités coloniales françaises, ont été reconstruites en 2008 par l’État malgache en respectant les rites, les règles de construction et les matériaux traditionnels (pour le choix des essences de bois en particulier), en raison de leur importance symbolique. De ce fait, les restes mortels des souverains retirés du site en 1897 ont été remis dans leurs caveaux originels afin de consolider la sacralité du lieu.
Ancienne Résidence des Maires, Anjohy, Rue Andriamanalina Ravelomanantsoa (Derrière l'Etat major), 101 Antananarivo
Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h. Il est fermé le dimanche
Plein tarif : 5 000 Ariary
Tarif réduit : 1 000 Ariary
Gratuit
032 88 871 81
Site internet : Musée de la photographie de Madagascar
Ouvert officiellement le jeudi 15 février 2018, le musée de la photographie d’Antananarivo est l'aboutissement de cinq années de travail de collectes et d'archivages.
Situé dans la haute ville, à 15 minutes à pieds de l’hotel Niaouly, le musée occupe pour une durée de 20 ans l’ancienne « maison des maires ».
Ce musée qui regroupe d'ores et déjà plus de 5 000 photographie de Madagascar provenant des archives nationales et de collections privées mises à disposition par des particuliers, a vu le jour dans l’ancienne Résidence des Maires grâce à la coopération entre la Région Île-de-France et la Commune urbaine de Tana qui a permis de rénover entièrement le bâtiment et les jardins et d’accueillir le projet.
Le musée de la photographie s’est donné pour mission de numériser les photographies prises à Madagascar entre 1860 et 1960 afin de préserver et valoriser le patrimoine photographique de la grande ile.
Le musée de la photo n'aurait pas pu se faire sans un partenariat entre l'association « Musée de la photo de Madagascar", le mécène Cédric Donck, l'enseignante-chercheuse en histoire et présidente du musée, Helihanta Rajaonarison,.
Le Musée va d’ailleurs renforcer le projet d’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO de la Haute Ville de Tana qui est mené par la coopération Région IdF et CUA
Quatre salles de projection diffusent des films thématiques, réalisés à partir de photographies issues de la base de données du Musée. Ainsi on trouvera par exemple un film sur l’histoire des principales villes malgaches, un autre sur les grands personnages du XIXème siècle à Antananarivo, un autre sur l’âge d’or de la photographie dans les années 1930 à Madagascar. Les films sont proposés en plusieurs langues, selon le public présent.
Une grande salle d’exposition et le jardin du Musée permettent d’accueillir des expositions temporaires. Une place particulière est ainsi dédiée à l’accueil d’un photographe contemporain, qu’il soit malgache ou étranger : c’est son regard sur le pays sur la Grande île qui sera partagé avec les visiteurs.
Le jardin abrite le « Café du Musée ». Le Chef Johary Rakotoson y propose une cuisine de terroir et une carte de boissons qui mettent en valeur le label Vita Malagasy.
Rue Refotana, analakely, 101 antananarivo (à 100m de l’entrée du consulat de France)
Le musée est ouvert du mardi au samedi de 10h à 18h et le dimanche de 10h à 16h. Il est fermé le lundi.
Entrée gratuite
Contact :
038 05 500 50
Site internet :Fondation H
Au sein d’un bâtiment historique du centre-ville d’Antananarivo, construit il y a un siècle et entièrement rénové et agrandi, le nouvel espace de la Fondation H se veut un lieu vivant, de création et de dialogue tourné en priorité vers les artistes d’Afrique et des diasporas. De par sa taille et son ambition, la Fondation H se place aux côtés des quelques institutions artistiques en Afrique capables aujourd’hui d’appuyer le rayonnement de ces scènes à l’international.
La Fondation H est une fondation malgache d’art contemporain.
Elle a été créée à Antananarivo en 2017 à l’initiative de l’entrepreneur et mécène Hassanein Hiridjee, convaincu que l’art et la culture ont un impact sociétal fort et permettent une ouverture critique au monde. Elle est reconnue d’utilité publique depuis 2018.
La Fondation H opère depuis 6 ans des programmes dédiés à l’accompagnement des artistes d’Afrique et de ses diasporas dans leur carrière, facilite l’accès des publics à l’art, et participe activement au développement et à la structuration de la scène artistique dans l’océan Indien. Alors qu’Antananarivo, la capitale malgache, ne dispose d’aucun musée public d’art contemporain ni école d’art, malgré un patrimoine historique et culturel immense, la Fondation H joue un rôle clé dans ce contexte local et plus largement sur le continent africain.
La Fondation H apporte par ailleurs son soutien, depuis sa création, au rayonnement et à la diffusion de la création artistique de Madagascar et du continent africain à travers le mécénat d’expositions internationales telles que deux expositions de la Saison Africa2020 en 2021 : Memoria : Récits d’une autre histoire (FRAC Nouvelle Aquitaine, Bordeaux) et Katia Kameli, Elle a allumé le vif du passé (FRAC PACA, Marseille) ; Joël Andrianomearisoa pour le Pavillon de Madagascar (Biennale de Venise, 2019) ; et 'Madagascar : Arts de la Grande Ile' (Musée du Quai Branly, 2018-2019).
La Fondation H constitue depuis sa création une collection d’art contemporain, très largement focalisée sur les artistes d’Afrique et de ses diasporas.
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